PARASITE : Explication et analyse

film parasite

La fin du film

Throwback

La fin du film, c’est un peu le coup de maître du réalisateur. L’anniversaire du fils des Park est célébré dans le jardin de leur grande maison, avec une ribambelle d’invités présents. Fini les caves et la solitude, la scène d’anniversaire se déroule en plein air au milieu d’une foule. Choix intéressant de Bong Joon Ho pour mettre fin au parasitage dans sa forme primaire.

Cette scène devient une scène de crime lorsque l’époux de la gouvernante parvient à sortir de la cave dans laquelle les Kim l’avaient enfermés sa femme et lui, pour ne pas qu’ils divulgent leur secret d’usurpateurs. Des parasites qui font du mal à d’autres parasites donnent des parasites en colère… Ainsi, l’époux surgit dans le jardin et commence à pister un à un les membres de la famille Kim pour se venger. Il fracasse le crâne de Ki-woo avec la fameuse pierre signifiant richesse. Il poignarde Ki-jung, la fille Kim, essaie de tuer la mère mais n’y parvient pas. Pendant toute cette euphorie, des petits riches courent un peu partout, le fils Park s’évanouie lorsqu’il voit son “fantôme” prendre vie, et Monsieur Park demande au père Kim de réagir sur le champs (alors même qu’il voit sa femme essayer de se faire tuer, situation beaucoup plus urgente).

S’en est trop pour Ki-Taek, qui se rue vers Mr Park et le tue, couteau à la main, ivre de colère et de ressentiment face à toutes les situations qu’il a vécu avec ce dernier, mais aussi face à sa propre situation qui le met en colère graduellement depuis le milieu du film.

Résultat de ce gouter d’anniversaire sanguinaire: Ji-jung, Mr Park, et les deux “ermites” du sol sol sont morts. Ki-woo a le cerveau ramoli par le coup qu’il a reçu et enfin Ki-Taek disparaît.

Après avoir subi une lourde opération chirurgicale qui ont pour conséquence que Ki-woo ne peut s’arrêter de rire, même lorsqu’il est inculpé, sa vie reprend doucement son cours. Il repart vivre avec sa mère dans leur ancien appartement, sans sa soeur, ni don père donc. Il rit face à des situations pour lesquelles il ne devraient pas rire: lors de son procès, devant la tombe de sa soeur…Mais une chose lui redonne son sérieux: les nouvelles du sort de son père. Après avoir attendu plusieurs mois, il revient sur les lieux du crime et voit la lumière arrière de la maison clignoter. Il traduit ce clignotement par du morse et les enregistre.

Un peu plus tard, il réalise qu’il s’agit d’une lettre de son père, enfermé dans le sous-sol, depuis le moment du crime. Ki-woo lui écrit à son tour et lui promets une chose: c’est qu’il va devenir riche, pour pouvoir racheter la maison des Park et réunir sa famille.

L’avant dernière scène est donc ce moment où Ki-woo, après avoir acheté la maison, retrouve son père et l’enlace. Seulement, la toute dernière scène du film revient sur le Ki-woo du présent qui écrit cette lettre à son père pour lui annoncer que c’est ce qu’il fera.

Explications et Théories

Bong Joon Ho nous propose une fin riche et assez condensée. Il fait prendre au film un tournant drastique. Avec une subtilité contrôlée, il continue de faire un parallèle flagrant entre les riches et les pauvres et réitère son propos sur le fait que les classes sociales sont la plaie de nos sociétés.

Le désir de Ki-woo, à la toute fin, est donc de devenir riche pour pouvoir racheter la maison et retrouver son père. Et nous la voyons cette scène où il retrouve son père. Nous rentrons dans le rêve de Ki-woo, celui dans lequel, tout va bien. Oui, mais voilà, Bong Joon Ho continue d’insister et jusqu’à la fin, nous dit de rester concentrés et qu’il ne s’agit que d’un beau rêve. Ki-woo n’a pas changé de situation, il n’a pas évolué, il est toujours bloqué par sa situation sociale, d’où le fait que le réalisateur fait une boucle de deux mêmes plans. Les deux Ki-woo, en sous sol, rêvant d’une vie meilleure, mais ne l’ayant pas obtenue.

Il y a aussi une critique des “requins de l’immobilier” à la fin lorsque, malgré tout le macabre historique dont l’ex maison des Park dispose, les agents parviennent quand même à faire des gains d’argent et la vendre à une innocente famille d’Allemands, n’ayant aucune idée de ce qu’il s’est passé dans cet endroit.

Aussi, nous pouvons penser que Ki-woo est réllement dans son rêve, qu’il le rêve parce qu’il est ou a été “fou”, nous revenons tout de même à une réalité que Bong Joon Ho ne veut pas que l’on efface. Notre personnage est bloqué dans le temps à cause de l’argent. Pour débloquer cette situation, il faut faire les choses autrement. Peut être s’agit-il d’un message d’espoir aussi, en nous indiquant que “de la bonne manière, on peut”. En cela, il y a un double message dans la fin de Parasite, ce qui rend le propos du réalisteur assez neutre et ce qui le rend fort également.

Rêver pour réussir ou rêver de réussir“, comment savoir ce que Bong Joon Ho nous dit, il faut l’expérimenter…

Finalement, le parasite, c’est…tout le monde

Tout le monde est le parasite de quelqu’un dans le film. Bong Joon Ho nous expose une métaphore du parasitage dans sa totalité. L’écart social en est la base mais elle fomente d’autres types de parasites.

La famille Kim qui, par un enchaînement de mensonges et stratèges, fait congédier les autres employés. La gouvernante et son mari parasitent physiquement l’environnement, en “squattant” chez les riches. Mais, la famille Park  parasite aussi les pauvres en les privant d’estime de soi et en leur demandant une disponibilité totale.

Finalement, Bong Joon-Ho nous indique que la société est remplie de parasites qui sont nécessaires et fomentent une hiérarchie sociale circulaire: tout le monde est un parasite et tout le monde en a besoin parce que nous l’avons crée.

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5 commentaires
  1. Cette histoire d’odeur a donné la scène la plus invraisemblable de l’histoire du cinéma.
    SPOIL : en pleine tuerie, alors que sa famille est en danger, que son fils est inconscient dans ses bras, que tout le monde hurle et court pour sa survie, Monsieur le riche n’a rien d’autre à faire que de se pincer le nez car il est indisposé par les mauvaises odeurs des pauvres. Et Monsieur le pauvre, qui pourrait s’inquiéter pour sa fille en train de se vider de son sang, préfère venger cet affront.

  2. Ce commentaire de “jimbo” était assez bien jusqu’à ce qu’il renvoi dos à dos, Riches & pauvres. Là il est devenu immonde et insupportable. Comme si nous, pauvres, étions des messieurs. Comme si nous en avions les moyens.

    Nous sommes au mieux des déchets, au pire, des sortes de wanna be ermites… Et sois dit en passant, vos odeurs, à vous, les Importants et autres bozo se rêvant en Pauvres, et bien vos odeurs, décidément, ne sont pas très agréables non plus. On dirait que vous essayez de masquer ce que vous êtes via quelques artifices… Sans compter les justifications de type “mais, moi aussi…” ; “je suis…” ; “j’ai été” ; “je connais” ; “je”… “je je je je”…

    Chhhhhhhhhhhhhhhhhhuuuuuuuuut !

    Le silence est mieux. Faites nous, à nous autres les déchets, cette fleur ô importants membres productifs de la société juste, fraternelle, et hihi, égalitaire !

    Chhhhhhhhhhhhhhhhhhuuuuuuuuut !

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