Mad Max Fury Road signe le grand retour du héros solitaire qui avait révélé Mel Gibson (remplacé par Tom Hardy dans ce nouveau volet).
Synopsis
Hanté par un lourd passé, Mad Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d’un véhicule militaire piloté par l’Imperator Furiosa. Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s’est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce Seigneur de guerre envoie ses hommes pour traquer les rebelles impitoyablement…
Critique
Les différentes bandes annonces avaient affolé la toile. Mad Max Fury Road avait l’air diablement beau et, des cascades aux véhicules, le film semblait faire preuve d’une grande créativité. Même s’il s’agit du quatrième volet d’une saga initiée il y a plus de 30 ans, Fury Road, réalisé par George Miller comme les volets précédents, promettait un blockbuster loin des conventions et redondances actuelles. Et le pari est réussi !
C’est bien simple, Mad Max Fury Road, c’est 2 heures de démence quasi non stop. La structure du film est plutôt simple : Trois grosses scènes d’action hyper intenses ou le métal et les corps s’entrechoquent et s’entremêlent dans un tourbillon de sable, de cascades, de violence et d’explosion qui renvoient les réalisateurs de films d’action actuels sur les bancs de l’école. Oui, avec ses scènes d’action viscérales, George Miller nous prend aux tripes et surclasse James Cameron, Peter Jackson on encore Michael Bay dans bien des aspects. Les cascades sont improbables, les effets numériques bel et bien présents en abondance, et pourtant, le film sonne nettement plus vrai que les derniers opus des réalisateurs pré-cités.
Il n’y a pas non plus de volonté d’aller dans la surenchère au fur et à mesure du film. Non, chaque course poursuite a la même valeur et nous scotche à notre siège. A chaque séquence, de nouveaux véhicules apparaissent, de nouvelles armes et de nouvelles cascades se bousculent et nous bousculent. Il n’est pas vraiment possible de se reposer devant Mad Max Fury Road, et pourtant ses scènes d’action de sont pas fatigantes, ne se répètent pas comme celles de Michael Bay dernièrement (Transformers 4) ou Zack Snyder (Man Of Steel).
Si les scènes d’action sont tant réussies, ce n’est pas que lié à la créativité et à l’originalité. La mise en scène est également plutôt ambitieuse, avec une alternance maîtrisée entre plans « longs » en mouvement et montage plus haché et énergique. Enfin, la photographie du film, comme on pouvait s’en douter à la vue de la bande annonce, est à tomber par terre. Même un spectateur qui ne serait pas amateur de films d’action aura du mal à ne pas apprécier les belles images, durant les courses poursuites mais aussi durant les rares moment de répit offerts aux spectateurs et aux personnages.
La structure narrative du film se réduit, je l’ai évoqué plus haut, à trois grosses séquences de course poursuite d’ampleur égale. Cela ne veut pas pour autant dire que le scénario se limite à cela ! Certes, l’ambition sur ce point est relativement limitée, et on ne viens pas forcément pour cela, mais malgré le peu de dialogues et d’intrigue un peu originale, le film réussit aussi un peu à sortir des sentiers battus sur ce point là.
Durant la première partie du film et la course poursuite associée, le personnage de Max est fantomatique. Il est prisonnier d’Immortan Joe, mais aussi de ce monde, et d’une certaine manière de ce film dans lequel il ne trouve jamais réellement sa place. Il n’est plus vraiment un être humain, il est vide, comme tant de héros des blockbusters actuels. Spectateur des premières péripéties et emmené par Furiosa, il est hanté par ses propres fantômes et ne veut pas être un héros, un sauveur. Durant tout le film, il ne sauve pas plus les femmes qui l’accompagnent qu’elles ne le sauvent, bien au contraire. Et contrairement aux habitudes hollywoodiennes, il n’est pas guéri à la fin : il est toujours blessé, hanté, comme mort à l’intérieur et s’en va, laissant la gloire à Furiosa et les autres survivants.
Furiosa, pendant tout le film, est au moins son égal, si ce n’est la véritable héroïne du film. C’est par elle que l’action démarre, par elle que l’émancipation de divers personnes, et à la fin, de toute une communauté va avoir lieu. C’est une véritable reine guerrière et d’une certaine manière, une icone féministe. Même les « pauvres petites femmes » qu’elle tente de sauver savent se défendre par elles même lorsque cela s’avère nécessaire. Le monde de Mad Max Fury Road, c’est un monde détruit par des hommes ravagés et le salut ne semble pouvoir venir que par les femmes, plus sages et courageuses.
Au final, Mad Max Fury Road est exactement le film d’action que l’on attendait et le blockbuster dont Hollywood avait besoin : Une suite certes, mais qui joue des conventions, consacre les femmes et innove à chaque plan.