Explications Black Mirror Saison 5 : fin des épisodes

Explications de l’épisode Striking Vipers

Le premier épisode de cette nouvelle saison a pour têtes d’affiche Anthony Mackie (Avengers Endgame) et Yahya Abdul Mateen II (le phénomène US)

Ils incarnent deux amis de longue date, anciens colocataires adeptes de jeux vidéo, qui se reconnectent via la dernière version d’un jeu de combat qu’ils adorent, sous forme de réalité virtuelle. Il s’agit d’un version améliorée du Playstation VR et autres casques de réalité virtuelle puisque les joueurs peuvent ressentir ce que ressentent leurs personnages. En théorie, ce sont les coups des combats. Seulement, l’interaction virtuelle entre les deux amis prend une autre tournure… jusqu’à une fin étrangement douce-amère, que certains verront comme un happy end et d’autre comme quelque chose de très cynique !

On ne va pas revenir sur le détail des évènements, normalement vous venez de voir l’épisode. Après leur combat sous la pluie, Theo, la femme de Danny, lui demande des explications sur sa dispute avec Karl. Et nous avons le droit à une ellipse.

Une année a passé et Danny organise un autre barbecue pour son anniversaire. Theo a eu leur bébé et leur mariage semble être solide. Après la fête, Theo remet à Danny une boîte contenant le disque VR pour la console de jeux et lui donne une boîte pour son alliance – les deux étant à rendre le lendemain matin.

Theo range son alliance pour la nuit et se rend dans un bar pour trouver un étranger avec qui passer une soirée, comme elle l’a désiré plus tôt dans l’épisode, dans son mariage. Pendant ce temps, Danny retrouve Karl dans le jeu. Chacun d’eux peut vivre son fantasme sexuel avec une autre personne, quel qu’il soit, assouvir ses pulsions, juste une nuit par an le jour de son anniversaire.

Charlie Brooker, le créateur de Black Mirror et auteur de tous les épisodes de cette saison 5 a eu cette idée en pensant aux réactions des joueurs devant les jeux de combats, et à leurs râles parfois très proches de ceux que l’on peut avoir lors d’une relation sexuelle.

Au fur et à mesure que l’intrigue se développe, Danny et Karl se demandent si leurs rapports sexuels avec leurs avatars virtuels signifie que leur relation existe dans le monde réel. Lors du dîner d’anniversaire, Karl dit à Danny que les relations sexuelles avec d’autres joueurs ne sont pas les mêmes que Lance et qu’il a essayé désespérément de faire l’amour avec tous les autres personnages du jeu pour tenter de retrouver leur magie, en vain.

Le problème rencontré par Karl et Danny est d’essayer d’attacher une étiquette traditionnelle comme hétérosexuelle, bisexuelle ou homosexuelle à leurs relations sexuelles dans un environnement de réalité virtuelle. Quand ils essaient de s’embrasser dans le monde réel, afin d’y voir plus clair sur leurs désirs, il semble qu’aucun des deux ne ressent quoi que ce soit. De plus, en tant que Roxette et Lance, leurs avatars, ils ont toujours des relations hétérosexuelles, pas des relations homosexuelles. Alors que se passe-t-il ?

Avec son concept de science-fiction, “Striking Vipers” évoque en réalité quelque chose de très concret et actuel : la pornographie. Celle-ci permet d’explorer des zones, des expériences que l’on ne souhaiterait pas vraiment pratiquer dans le monde réel.

La fin de l’épisode apporte quand à elle un regard assez subtil et moderne sur la vie de couple et le sexe, au risque de déranger certaines personnes aux moeurs déterminées par leur éducation et une société qui évolue très lentement.

La conversation entre Theo et Danny dans leur voiture, que l’on a pas la possibilité de découvrir suite à une ellipte, permet au trio d etrouver l’équilibre évoqué plus haut. Theo peut réaliser son désir de coucher avec un étranger, présent dès les premiers instants de l’épisode, et Danny et Karl assouvissent aussi leurs désirs.

De leur côté, Danny et Karl n’étaient pas vraiment épanouis avant leur expérience de réalité virtuelle. Danny s’ennuyait de sa vie sédentaire et Karl ne pouvait pas se connecter avec sa petite amie beaucoup plus jeune. C’est l’insatisfaction qui les a poussés à avoir des relations sexuelles avec le jeu.

Que la fin de “Striking Vipers” soit heureuse ou triste, dépend de votre point de vue. Danny et Theo vivent heureux, en couple, et respectent leur engagement initial car ils sont tous les deux au courant et d’accord pour cette “pause” / escapade sexuelle. Chacun va chercher, une fois par an, le temps d’une nuit, ce qu’il désire. Cela leur évite d’accumuler de la frustration et de l’ennui qui pourrait nuire à leur relation et la stabilité de leur couple. Ils prennent tout de même le risque qu’un jour, l’un des deux ait envie de plus d’escapades, ou développe des sentiments vers quelqu’un a l’extérieur de leur couple. Mais au final, n’est-ce pas encore plus probable de se produire lorsque les désirs sont ignorés et que la frustration s’accumule ? L’épilogue du couple est donc plutôt positif si on accepte d’avoir un regard tolérant et ouvert d’esprit sur leurs choix. Une fin “romantique pragmatique” comme l’a décrite la créateur Charlie Brooker.

Pour Karl, le sentiment est un peu plus mitigé. Il vit seul avec son chat de compagnie, et attend cette seule nuit durant laquelle il peut pleinement trouver satisfaction. Il est une pièce rapportée, et d’un certaine manière “victime” de ce couple principal qui trouve son équilibre.

Côté “easter eggs”, les fans remarqueront que le système de jeu de réalité virtuelle utilisé dans l’épisode est presque le même que celui de l’épisode USS Callister de la saison 4.

Page suivante : Analyse Episode 2

Total
0
Partages
2 commentaires
  1. Dans l’épisode « Rachel, Jack and Ashley Too » lorsque la nouvelle comme quoi Ashley serais dans un coma passe aux infos on peut voir en bas une info défiler qui dit « Une architecte ayant commis plusieurs meurtres a été arrêté » ce qui fait référence à l’épisode Crocodile.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Article précédent
henri pouctal

Cycle Henri Pouctal du 6 au 18 juin à la Fondation Pathé

Article suivant
zombi child

Zombi Child de Bertrand Bonello

Articles sur le même sujet