Les films des années 2000
Les années 2000 voient le studio se révéler au grand public en occident, et en particulier en France, qui est l’un des pays qui distribue le plus les oeuvres Ghibli au cinéma, entre sorties en des nouveautés et exploitation en salles des films historiques.
Le Voyage de Chihiro
En quelques mots : Sen to Chihiro no kamikakushi en japonais est certainement le film le plus ambitieux des studios Ghibli, et le plus dense. Il obtient une reconnaissance quasi-immédiate par les festivals du monde entier, engrangeant notamment l’Oscar du meilleur film d’animation en 2003 et l’Ours d’or du meilleur film de 2002. Chihiro est un film complexe mettant en oeuvre de nombreuses thématiques nécessitant parfois quelques explications et analyses poussées. Nous pouvons citer ici le traditionnel passage de l’innocence de l’enfance à une sorte de maturité adolescente pré-adulte. Les enfants chez Myazaki sont souvent plus « intelligents » ou « profonds » que leurs parents.
Mais l’opposition de Chihiro avec ses parents n’est qu’un faire-valoir à des thématiques autrement plus importantes pour ce film d’animation : l’antagonisme entre les valeurs traditionnelles, spirituelles du Japon et la société moderne consumériste, moderniste. Il s’agit d’un thème apprécié de Myazaki dans de nombreux films : comment trouver l’équilibre entre le passé et le présent.
Le Royaume des chats
En quelques mots : Une fille sensible et timide de 17 ans, appelée Haru est confrontée aux épreuves quotidiennes de la vie au lycée. Lorsqu’elle sauve la vie d’un chat dans la rue, sa vie va en être incroyablement impactée. En effet, il se révèle être un prince du royaume secret des chats. Haru va être invitée dans cet endroit enchanté et va progressivement se transformer en chat elle-même. L’histoire a un certain charme, mais elle est nettement moins ambitieuse que les meilleurs films d’animation du Studio Ghibli.
Le film est une sorte de spin-off de Si tu tends l’oreille, dans lequel les personnages de Muta et The Baron, qui ont gagné en popularité après la sortie du film, ont leur propre aventure dans un tout autre univers.
Le Château ambulant
En quelques mots : Une jeune employée tombe sous l’emprise d’une sorcière maléfique lorsqu’elle se lie d’amitié avec un puissant sorcier vivant dans un château volant.
Ce film d’Hayao Miyazaki est une adaptation d’un livre anglais du même nom signé Diana Wynne Jones. On retrouve, comme souvent avec les oeuvres du Studio Ghibli, un défilé de personnages étranges et charismatiques, mais l’intrigue est plus trouble, floue, et l’auteur semble privilégier l’expérience à la narration. Même si ce n’est pas son meilleur film, celui-ci a de quoi apporter suffisamment d’émerveillement et de plaisir durant le visionnage pour compenser ses faiblesses.
Les Contes de Terremer
En quelques mots : Dans les terre mystiques de Terremer, un sorcier, un prince et une prêtresse doivent unir leurs forces pour vaincre un mal qui menace de plonger l’humanité dans le chaos.
Ce film est basé sur une série de publications de livres de l’auteur culte Ursula K. Le Guin, qui a commencé au milieu des années 60 et s’est poursuivie jusqu’aux années 90. Hayao Miyazaki a demandé les droits dès 1984, mais elle a refusé, comme toutes les demandes qu’elle recevait. Ce n’est que lorsqu’elle a vu Mon Voisin Totoro vingt ans plus tard qu’elle est tombée sous le charme des créations du Studio Ghibli et a qu’elle a dit oui. Mais l’auteur était occupé sur le château ambulant et c’est son fils Goro Miyazaki qui a pris en charge cette adaptation cinématographique pas totalement convaincante. Le résultat est sympathique, mais bien moins réussi que les meilleures oeuvres du studio. Les visuels sont, comme à chaque fois, plutôt envoûtants. Bravo aux équipes de création visuelle département visuel, mais la narration, l’écriture, est nettement moins convaincante.
Ponyo sur la falaise
En quelques mots : Le petit Sosuke, cinq ans, habite un village construit au sommet d’une falaise qui surplombe la Mer Intérieure. Un beau matin, alors qu’il joue sur la plage en contrebas, il découvre une petite fille poisson rouge nommée Ponyo, piégée dans un pot de confiture. Sosuke la sauve, et décide de la garder avec lui dans un seau.
Il y a un mot pour décrire «Ponyo», et ce mot est magique. (Ok, ça marche pour la moitié des oeuvres Ghibli, mais là encore plus). Poétique et visuellement somptueux, Ponyo a un charme fou et un propos profond qui ravira les adultes et les enfants . C’est merveilleux, simple et en même temps ambitieux, sans jamais donner l’impression que c’est recherché. Clairement un des chefs d’oeuvre de Miyazaki !
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