La plateforme : explication de la fin du film Netflix

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Explications de la fin

Comment se termine la plateforme exactement ? Vous êtes restés perplexes ? Pour tout vous dire, nous aussi, et lorsque l’on s’attarde sur les propos du réalisateur pour expliquer son film, on comprend vite que c’est assez normal de se sentir frustrés, d’avoir un sentiment d’inachevé :

A propos du sens du film
“C’est une question qu’il faut poser à notre société. Ça dépend de chacun d’entre nous… Voulons-nous demeurer cette espèce malheureuse, qui dispose de pléthore de nourriture, ou voulons-nous autre chose…”

A propos de la mystérieuse administration
“C’est une question secondaire…Ce qui compte, c’est que chacun d’entre nous fait avec les cartes qu’il a en main. C’est une problématique qui nous concerne, à tous les niveaux. Bien sûr, nous devons nous indigner et signaler les injustices, mais… Allons-nous rester sur la défensive, de manière à ce que les autres – les dominants ou les structures de pouvoir – s’organisent de manière à nous empêcher d’agir ?”

A propos du point de vue politique
“Comme je l’ai déjà dit, c’est une auto-critique sociale. Je ne me sens pas légitime pour dire aux gens ce qu’ils doivent faire. Le film aspire seulement à mettre en lumière une situation, pas endoctriner ou sermonner qui que ce soit.”

En gros, Galder Gaztelu-Urrutia signe un film fortement politisé, particulièrement critique avec notre société, mais n’assume pas. L’a-t-il fait uniquement par opportunisme, constatant que les “révolutions” populaires se multiplient dans de nombreux pays et au cinéma (encore récemment avec Joker)

Pour rappel, lors de son recrutement, Goreng choisit son plat préféré, des escargots. Si chacun des habitants de la fosse se contentait de manger un seul plat, sa part, il y en aurait donc pour tout le monde. Mais les gens du haut mangent trop. Ce n’est qu’en cas de solidarité de tous les niveaux, comme le suggère Imoguiri, que tout le monde pourra survivre.

Goreng mentionne que si cette solidarité se manifestait, “ils” (l’administration) sauraient comment l’empêcher de se produire depuis l’extérieur. C’est un parallèle simple, cinématographique, pour communiquer que toute structure hiérarchique fait que les quelques personnes au sommet bénéficient de privilèges pendant que les masses en dessous luttent. De nombreux gouvernements en tirent parti pour attirer les choses en leur faveur, et un sentiment spontané de solidarité ne serait jamais bon pour les affaires. Le film Parasite est un autre film basé sur la structure descendante de la société. La différence principale est que son réalisateur assume le propos hautement politique de son film, et qu’il ne met pas l’histoire, les rebondissements, au second plan pour faire parler gratuitement. Tou a un sens, contrairement à La plateforme, qui multiplie les codes et les pistes sans les pousser suffisamment loin pour leur donner du corps.

A la fin du film, la plateforme arrive finalement au niveau 333 (il y a donc 666 habitants dans la fosse), où un enfant se cache sous le lit. Goreng et Baharat descendent de la plate-forme pour l’aider, avec une panna cotta à la main, et la plate-forme part sans eux. Normalement, le fait d’avoir la panna cotta devrait entrainer une grosse variation de la température et les tuer, mais ce n’est pas le cas. Peut être parce que d’un seul plat. Il n’y a pas d’excès. On peut imaginer que chacun pourrait, à son étage, prendre son plat sans se presser et que rien en se passerait. Mais si tel est le cas, est-ce vraiment le système, l’administration, le problème ? Le seul fait de ne pas enclencher le mécanisme de température est un signe de bienveillance à l’égard de ceux qui ne consomment pas démesurément. Ce sont les habitants de la fosse, lorsqu’ils sont aux étages supérieurs, qui sont responsables de la manière dont les choses se déroulent. Est-ce la même chose dans notre monde, nos sociétés ?

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Finalement, lors de la dernière séquence du film, la plate-forme descend dans le vide et s’arrête dans ce qui ressemble à l’enfer. Trimagasi dit à Goreng que son voyage est terminé, car il n’est pas le message, et le message ne nécessite aucun porteur. Goreng accepte et quitte la plate-forme pour rejoindre Trimagasi dans la mort. L’enfant reste sur la plate-forme et remonte. Le film se termine là.

Cette métaphore du capitalisme et facile mais efficace. Si les prisonniers acceptaient de travailler ensemble et de rationner leurs ressources, tout le monde serait nourri. La fin laisse ouverte la question de savoir si le message sera suffisant pour convaincre les personnes au sommet de changer leurs façons de faire. Goreng a fait tout ce qu’il pouvait. Tout est entre leurs mains maintenant. Le réalisateur se prend-il pour Goreng, un éducateur du spectateur ? Ces propos, quoiqu’il en dise, vont un peu dans ce sens et son assez démagogiques. Passons maintenant aux théories sur les mystères restants.

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27 commentaires
  1. Le film était très bien, il était bien fait et l’histoire aussi mais a la fin nous ne comprenons rien .

  2. J’ai vu une autre théorie un peu similaire sur twitter, chaque personne a son plat préféré sur cette plateforme et si le temps qu’elle restait à ton niveau était le temps qu’il fallait utiliser pour repérer ton plat et le prendre ainsi vu que ce plat t’étais spécialement destiné la température ne changerais pas et chacun aurait sa part.

  3. Tu passes d’une vie à une autre comme tu passes d’un étage à un autre.
    Opulence, pauvreté, souffrance, envie, etc … Autant de vies que de mode de vies.
    Puis quand tu as tout vécu, tu t’éteinds sereinement et ne souffre plus car tu sors du jeu des passions et des désirs.
    … maintenant, je ne fait que répéter ce que je pense avoir compris dans la philosophie Bouddhiste !
    J’aimerais bien avoir l’avis de quelqu’un connaissant mieux la culture Asiatique en général, et Bouddhiste en particulier.
    Un bon film totalement d’actualité en tous cas.

  4. “On peut imaginer que chacun pourrait, à son étage, prendre son plat sans se presser et que rien en se passerait”. Sauf que dès les premières scène Gorenb refuse de manger et ne garde qu’une pomme, et pourtant la température monte.
    De plus si chaque personne à réellement son plat préféré sur la table en regardant bien des le plan 0 on voir clairement qu’il n’y a pas assez pour nourrir potentiellement 666 personnes, il n’y a clairement pas 666 plats, ou alors y’a des doublon ^^

  5. ¨ [..] Peut être parce que d’un seul plat Il n’y a pas d’excès. On peut imaginer que chacun pourrait, à son étage, prendre son plat sans se presser et que rien en se passerait. ¨ Celà n’est pas vrai puisque garang s’etait contenté d’une seule pomme auparavant pourtant la variation de la température s’est declenchée.

  6. Voici une interprétation de cette fosse : les “riches” d’en haut sont égoïstes et cupides mais lorsque les pauvres d’en bas grimpent dans la société ils se comportent comme les fiches en oubliant d’où ils viennent. En gros on est tous foutus car l’Homme avec un grand H est mauvais.

  7. Pour faire simple je pense que les gens au dessus ont trop mangé ou même son camarade ce qui explique pourquoi la pomme active le système car trop de nourriture à déjà été consommée.

  8. Dans le questionnaire elle demande le plat préféré de chacun ce qui veut dire que chacun peut manger chaque jour mais ceux du haut se goinfre et ne se p qu’à eux. Comme les gens plus riche que d’autres dépense et dépense sans compter jusqu’au gaspillage et pense qu’à eux

  9. La fin en tant qu’explication finale est accessoire dans ce type de fable socio-politique; On peut penser que la petite fille,réelle ou pas, représente l’espoir qui motive l’action, le refus de l’ordre établi. Ce que deviendra cet espoir, nul ne le sait car on est en plein dans l’histoire. Mais l’important c’est la lutte, la révolte contre le système. injuste

  10. Prenons les choses à l’envers: si le filme est(principalement) une métaphore du sytème capitaliste, quelle pourrait être sa fin? Le héros remonte jusqu’en haut et terrasse le système? Le héros survit tant bien que mal et rejoint le vrai système, abandonnant ses compagnons d’infortune à leur sort? Le héros se contente de végéter en mode survie indéfiniment, sans révolte , comme son premier compagnon?
    Il fallait un espoir, un espoir que le système n’était pas infaillible, que la lutte était possible! Mais cette lutte se paie au prix fort, on n’en connait pas l’issue, ce qui ne veut pas dire qu’il faille abandonner!

  11. Avez-vous fait attention?
    Pour la fin, ceux qui sauvent :
    Un noir, un blanc et un asiat.
    N y a t’il pas derrière cela également un aspect antiracisme ?

  12. Avez-vous fait attention?
    Pour la fin, ceux qui sauvent :
    Un noir, un blanc et un asiat.
    N y a t’il pas derrière cela également un aspect antiracisme ?
    En parallèle, l’enfant encore neutre de toute influence montera au sommet pour changer le monde avec une vision neuve et l’esprit de solidarité qui l’aura sauvé de la fosse (la panacota qui lui a été donnée)

  13. Et si la fosse n’existait que dans notre tête … et que ça représente nos hauts et nos bas dans la vie, un fumeur ? Un cancéreux ? Un meurtrier ?
    L’enfant représente peut-être l’avenir ….

  14. Acédie (ou paresse spirituelle).
    Avarice.
    Colère.
    Envie.
    Gourmandise.
    Luxure.
    Orgueil… tout ceci est présent dans le film, on peut donc en penser que tous sont jugés pour leurs torts et méritent leurs sorts

  15. Pour moi, ce film est d’une extrême pertinence, puisqu’il parle d’espoir et de responsabilité avant tout. Le cadre du film renvoie en effet à notre société contemporaine occidentale, notamment consumériste, capitaliste, le qualificatif n’importe guère vraiment. En effet le film tend à montrer que la substitution de responsabilité vers « l’Administration » (les institutions de pouvoir) ou les étages supérieurs (les riches) ou inférieurs (les pauvres) est un frein au bonheur et au Bien, puisque que chacun.e justifie son comportement en blâmant quelqu’un d’autre. Le message essentiel qui en découle pourrait sembler bouddhiste ou chrétien (point commun entre les deux étant la quête du Vrai et du Bien et donc une notion de responsabilisation de ses propres actes afin d’accéder au Nirvana ou au royaume de Dieu. Pour moi il me semble avant tout chrétien : le réalisateur évoque cette notion de libre arbitre (chère au christianisme) et de choix qu’ont les personnages, notamment le protagoniste qui est venu de lui-même, et la secrétaire, bien que certains éléments leur étaient inconnus. Avec son libre arbitre, le protagoniste, armé de ses idées puisqu’idéaliste comme le héros de son livre Don Quichotte, va faire le choix de croire et d’espérer que le Bien est possible et donc d’agir conséquence, malgré l’incertitude sur le résultat de sa quête. On peut évoquer une descente aux Enfers à la Dante, ou bien de celle du Christ, avant de ressusciter par son sacrifice, ou plutôt une référence à l’Apocalypse des apôtres dans laquelle apparaît la Bête. Le nombre 333 du dernier étage n’est pas anodin, il évoque le nombre 666 théorique de résident.e.s (puisqu’ils/elles sont en nombre pair par étage), nombre symbolique du Mal chez les chrétien.ne.s. Or voici qu’en effet une ultime épreuve se pose : celle de sacrifier ou non la pana cotta, censé être objet du salut. Avant de conclure, il faut comprendre que pour beaucoup (historien.ne.s autant que chrétien.ne.s) l’Apocalypse peut être interprétée comme la lutte permanente du Bien et du Mal dans ses choix et son libre arbitre. Et, que ce soit la fin du monde ou un choix, ce qui en découlera dans le sens chrétien est la Vérité, l’apocalypse signifiant « action de dévoiler », et donc de découvrir le Vrai spirituel et éternel après la fin du monde physique ou après avoir fait un choix bon ou mauvais et en bénéficier ou pâtir les conséquences. La conclusion est que, passée cette ultime épreuve, que tout cela soit réel ou imaginaire, est qu’il a réussi, ou qu’on a la Vérité sur le bon choix à faire, car une fois le bon choix fait, on voit que le protagoniste sort de cet enfer ou cette terre souffrance en arrivant dans un nouvel endroit où il se sent apaisé et laisse l’enfant repartir seul, puisqu’il a accompli sa mission et assumé sa responsabilité d’envoyer un message. Comme le Christ qui est le fils, envoyé de Dieu sur Terre, ce qui compte n’est pas tant que le fils ou le Père accomplisse l’action, mais que le message soit donné : le bon, le partage, la solidarité est possible, et ce message est fait par le sacrifice, et sera véhiculé par l’enfant comme l’enfant de Dieu, Jésus. Voilà mon opinion 🙂

  16. Bonjour à tous
    Merci pour l’info sur NETFLIX
    Comment gérer tu temps avec 4 enfants et mon mari coincés à la maison. La télévision aide.
    Je ne veux pas que les enfants deviennent accros à l’écran.
    On regarde donc différents films sur le site
    Chacun a son tour.

  17. Bonjour à tous
    Merci pour l’info sur NETFLIX
    Comment gérer tu temps avec 4 enfants et mon mari coincés à la maison. La télévision aide.
    Je ne veux pas que les enfants deviennent accros à l’écran.
    On regarde donc les différents films sur le site hacun a son tour.

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