Watchmen : explications de la série, du comic book et du film

This extraordinary being

Damon Lindelof a vu sa côté grimper en flèche lorsqu’il a travaillé sur Lost et resdescendre en partie les années suivantes, toujours pour Lost, mais aussi son implications sur les projets cinéma pas franchement réussis que sont Cowboys & Aliens et le mystérieux film Prometheus.

Entre 2014 et 2017, il a mis toute la criqiue à ses pieds avec l’incroyable The Leftovers, l’une des toutes meilleures séries jamais diffusée, et étrangement ignorée par le grand public. Dès les premiers épisodes de Watchmen, nous avons pu retrouver son style narratif, développé dans Lost et perfectionné dans The leftovers : Flash-back, mystères, longues introductions, épisodes centrés sur un seul personnage, travail minutieux sur l’ambiance musicale… Mais rien ne nous avait préparé pour l’épisode 6 !

Et pourtant, Damon Lindelof et ses co-scénaristes nous avaient prévenu. Dès le premier épisode, des indices étaient disséminés sur l’identité de Will Reeves / Hooded Justice. Dès l’introduction, on comprenait que la thématique des violences raciales serait importante dans la série.

Au cours de l’épisode 5, encore, les scénaristes donnaient quelques pistes supplémentaires. Le thème du trauma génétique ou héréditaire (déjà exploré il y a quelques semaines dans la dernière saison de The affair) est abordé. De quoi s’agit-il ? Plusieurs études s’accordent pour dire que les traumatismes peuvent se transmettre à travers les générations au sein d’une même famille. On peut donc imaginer que des traumatismes se transmettent aussi un sein d’une communauté, voir d’un pays, et c’est ce que semble vouloir aborder Damon Lindelof avec sa série Watchmen.

Un autre élément de l’épisode 5 va d’ailleurs dans ce sens. Le film Pale Horse de Steven Spielberg est évoqué. Il est censé relaté la destruction de New York par le calamar géant. Sauf que, comme vous pouvez le voir avec l’extrait c-dessous, la scène qui est décrite correspond à un autre film bien connu de la filmographie de Steven Spielberg : La liste de Schindler, qui lui a valu de multiples Oscars.

Dans l’univers uchronique de Watchmen, le drame de New York (que l’on peut aussi assimiler au 11 septembre) remplace celui des camps dans la tête de Spielberg. Les américains eux-même doivent gérer leurs propres traumas. Ils peuvent être d’ailleurs manipulés, comme lemontrer le personnage de Looking Glass.

La ségrégation raciale est au coeur de la série, et c’est l’un des traumas d’une grand partie des personnages, de la vile de Tulsa et de la population américaine. On peut également imaginer voir apparaitre, au cours des prochains épisodes, une réflexion sur le Vietnam. Angela Abar est nées la-bas. Dr Manhattan est celui qui a permis de remporter la guerre et Lady Trieu, c’est certain, nous cache bien des choses.

Mais pour le moment, nous pouvons nous concentrer sur cet épisode 6, “The extraordinary being”. C’est un tour de force narratif, une origin story qui chamboule grandement l’univers de Watchmen et les codes des super héros sans vraiment les contredire. C’est une oeuvre assez incroyable, qui met fin à pas mal de mystères tout en portant un propos fort et engagé.

L’alternance entre Angela (fabuleuse Regina King) et son grand père jeune renforce cette idée de trauma intergénérationnel, d’identité troublée et meurtrie par les erreurs, les violences du passé. L’épisode montre les divisions entre individus d’une même famille, au sein d’un même pays.

Surtout, c’est un épisode à la mise en scène et au montage, tant visuel que sonore, qui feront date. La fluidité des transitions évoque la BD, tandis que le noir et blanc très contrasté fait raisonnance, pour évoquer l’époque bien sûr, le retour en arrière, mais aussi et surtout cette Amérique divisée en deux couleurs. Enfin, la musique jazz et ses ombreuses ruptures de ton accompagnent merveilleusement ces images

Watchmen n’a pas la puissance émotionnelle de The leftovers et ne l’aura probablement jamais. Ce n’est d’ailleurs pas du tout le but de Damon Lindelof. En revanche, c’est une série qui semble partie pour marquer son époque et l’histoire des séries. Vivement la suite…

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